zaterdag 11 juni 2011

Rede bij de asverstrooiing van Fernand Mariën

Mijn vriend Fernand overleed aan kanker in juni 2000. Een maand later kwamen een aantal mensen bijeen om de asvertrooiing bij te wonen in het vlekje Vaux, deelgemeente van Malaucène op de flanken van de Ventoux. Wij hadden "en petit comité" samengezeten om een werkwijze uit te stippelen en er werd besloten dat ik de ceremoniemeester zou zijn. De as zou uitgestrooid worden op een stuk land net buiten het dorpje dat aan Fernand toebehoorde en waar hij ooit een camping had willen uitbaten maar de gemeente was hem met dat plan niet gevolgd. Daar aangekomen bleek al snel dat de procedures zoals wij die gepland hadden door allerlei toevalligheden onuitvoerbaar waren dus moest ik constant improvizeren en bijsturen wat stresserend was vermits ik ook nog de slotrede voor Fernand zou uitspreken. Mijn zevenjarig petekindje Robbe zou de asse uitspreiden maar terwijl hij daar mee bezig was daagde bij die kleine plotseling het besef van wat hij eigenlijk aan het doen was en hij barstte in hartverscheurend huilen uit en moest door zijn mama en zusje getroost worden. Hij had ome Fernand goed gekend en was erg op hem gesteld geweest. Vlak voor ik de lijkrede zou uitspreken speelde een Nederlandse vriend van Fernand Jacques Brel's Voir un ami pleurer en toen hij bij de laatste strofe kwam stokte hij en barstte letterlijk in tranen uit; nooit tevoren had ik zo duidelijk gezien dat die uitdrukking gewoon klopte. Toen was het aan mij en ik wist dat ik het moeilijk zou krijgen indien al niet in de onmogelijkheid zou zijn af te ronden als ik de tekst op de juiste, gevoelige ingetogen manier zou brengen. Dus overschouwde ik de kleine menigte vrienden en dorpsgenoten en blafte als het ware de woorden - het deed me aan een drill-sergeant op een leger-oefenterrein denken maar ik kon niet anders en zelfs zo had ik moeite om het einde te halen. Toch wou bijna iedereen achteraf copieën van de speech en ik was dan toch nog trots op mijn werk, dat nu volgt en sorry voor het primitieve Frans.

Mes amis,
on est ici pour dire adieu à Fernand, mais il est vrai que l'amour c'est de ne jamais se dire adieu pour toujours. Chose difficile aujourd'hui.
Je me rappele que quand Fernand vivait encore à Puymeras et qu'il venait de s'acheter ce terrain, qu'il m'a amené ici à plusieurs reprises, et chaque fois il pointait au petit cimétière charmant à l'autre coté de la vallée à travers la Toulourenc en disant que c'était là qu'il voulait se reposer après sa mort. Tout ça était donc bien avant son cancer soit découvert.
Il a du changer d'avis, j'ignore pourquoi, mais de toute façon il a décidé de rester dans le coin.
Bon, c'était donc ici, sur cette dernière terre de sa vie, son ultime endroit, qu'il comptait faire son petit camping mais là aussi on lui a pas facilité la chose, comme ça c'est d'ailleurs passé souvent pour lui.
Fernand était un type méticuleux, il suffit de regarder ce qu'il a fait de sa maison, et il savait vraiment faire un tel nombre de choses que ça me donne le vertige à énumerer tout ce qu'il a fait ou  tenté de faire dans les trente années ou plus que j'ai eu la chance de le connaître. L'autre jour j'en discutait avec Kris De Roover et il me disait que, quand-même, le cercle était bien complet. Il paraït que, encore très jeune, Fernand avait rencontré un Suisse qui avait eu l'idée d'une sorte de randonnée avant la lettre. Ca lui avait fascinée et apparament l'idée lui avait jamais quittée jusqu'au moment qu'il l'a réalisée ici avec les Canadiens. Et enfin c'était le succès, ça marchait. Ca fait bien de savoir que sa dernière création continue à donner du plaisir à un tas de gens et même si Fernand n'est plus là pour la recolte il a tout de même laissé trace.
Fernand, c'était un type qui soignait ses amis. A Puymeras je passait souvent une semaine avec lui et à la fin de mon séjour il fallait bien que je l'appelais Maman Fernand ou Mère Mariën. C'était à l'époque qu'il faisait la parachute et le deltaplaning, choses qui me faisaient peur et que je n'aurai jamais osé de tenter. Quand je lui avouais ça il m'a répondu: comme toi j'ai peur et je fais tout ça avec un tout petit coeur nerveux mais il me faut vaincre mon angoisse, il me faut maîtriser le courage. Eh bien, mes amis, c'est exactement ce qu'il a fait, et ce courage il en a eu bel et bien besoin ces dernières années, ces ultimes mois.
Et oui, il était courageux et se plaignait guère, ce n'était pas un homme sentimental et la plûpart du temps il a choisi de souffrir seul, comme un éléphant moribond qui n'aspire qu'à la solitude avec pour unique témoin de sa redoutable douleur sa femme Fatima qu'on ne pourra jamais remercier assez pour tout ce qu'elle a faite et subie pendant cette longue période de détresse.
Et de notre façon, nous tous, on a passé depuis ce quinze juin fatidique un mois de solitude, de réflexion, de manque entre sa mort et ce jour-çi ou on se trouve ensemble pour cette petite cérémonie. En effet, une période de deuil c'est bien classique et je suis convaincu qu'il y a plusieurs entre nous qui sont croyants d'une façon ou d'autre et qui ont eu le soulagement de la prière ou l'espoir d'une vie à venir. Les autres, comme moi, ont du se débrouiller. Et ce mois de souffrance, de douleur, du vide qui devrait nous permettre d'accepter l'inacceptable, de supporter l'insupportable nous a peut-être servi pour nous confronter encore une fois avec la question; qui était Fernand ? Mari, amant, ami, frère, fils, copain au sens d'humour ironique mais bénévole et avec le coeur si tendre et vaste.
J'ai commencé en disant que l'amour c'est de jamais se dire adieu pour toujours, mais ça, ça concerne les vivants, pour nous ici aujourd'hui c'est une autre histoire parce que, franchement, on est là pour dire adieu à jamais et pour ceux qui croyent en une âme qui survit il faut bien avouer qu'elle a une destination tout autre que la nôtre. Elle prends la voie des profondeurs inconnus d'un univers incomprehensible pendant que nous devons célébrer dans nos coeurs la mémoire de cet ami si aimable qu'était Fernand. Soyons silencieux pour quelques instants en saluant ce courageux compagnon de route qu'on a eu la chance merveilleuse de connaître. Brave copain, à tout jamais. Merci.




De hemel spleet niet open, er weerklonken geen donderslagen en er greep geen zonsverduistering plaats. In groepjes en sommigen alleen, zo druppelden de dorpelingen na een tijdje weg, naar hun huizen vlakbij. De familie en vrienden begaven zich naar Fernand's huis, nu dat van Fatima, waar we gingen nakaarten zoals dat bij sterfgevallen gaat. Eén van de oorzaken van de vertraging en verwarring bij de plechtigheid van zoëven was de late aankomst van Fatima's ouders geweest. In feite wilden ze niet komen omdat crematie tegen hun godsdienst (islam) indruist. Op de bijeenkomst later hielden ze zich ook afzijdig, ditmaal omdat er, uiteraard, alcohol gebruikt werd, als je dan bedenkt dat die mensen toch al twintig jaar of meer in Frankrijk woonden, tja. Wij die van ideologie naar antropologie geëvolueerd zijn gaan toch vaak iets coulanter om met cultuurverschillen van dien aard. Natuurlijk, het cultuurrelativisme van sommigen die dan ook maar ineens akkoord menen te kunnen gaan met abominaties als vrouwenbesnijdeniss e.d. moet uit den boze zijn. Maar daar betreft het dan ook een misdaad tegen de menselijkheid terwijl doden begraven, verbranden of wat weet ik al, onschuldige culturele uitingen zijn. In elk geval werden er zoals dat altijd gaat vele herinneringen aan Fernand opgehaald, er werd geweend en gelachen, wat muziek gespeeld en vanuit de lucht moet het een beetje geleken hebben op het klassieke slotprentje van een Asterix-album (gelukkig hing ik als poëet niet vastgebonden in een boom). Meer noordelijk zouden we binnengezeten hebben en was Madam Pheip of Madam Nero met wafels rondgegaan, maar hier in de Provençaalse zonsondergang hielden we het bij wijn onder de olijfbomen.


2000 - 2011

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